
Alors que l'esport poursuit son ascension fulgurante en France et dans le monde, une nouvelle tendance s'affirme : l'intérêt croissant des opérateurs de casinos en ligne et des paris sportifs pour ce secteur. Autrefois cantonnés aux publicités télévisées ou aux partenariats avec les clubs de sport traditionnels, les acteurs du gambling en ligne cherchent aujourd'hui à capter l'attention des jeunes adultes adeptes de jeux compétitifs.
Esport : Une présence encore timide
Si les grandes scènes esportives sont encore majoritairement sponsorisées par des marques tech, énergétiques ou alimentaires, les casinos en ligne commencent à y faire leur apparition. Cela fait déjà plusieurs années que l’esport sur Counter-Strike est étroitement lié au secteur du gambling.
Les meilleures équipes du circuit arborent presque toutes un sponsor de paris en ligne. Valve, l’éditeur du jeu, autorise ce type de partenariat sur ses événements officiels, ce qui permet aux structures de compenser des dépenses importantes : salaires élevés, logistique internationale et participation à des tournois aux quatre coins du globe.
Bien que ce type de contrat suscite des controverses, il illustre le potentiel financier que les plateformes de gambling sont prêtes à investir dans l'univers du streaming et de l'esport.
Du côté de Riot Games ou Epic Games, les règles sont bien plus strictes : que ce soit sur League of Legends, Valorant ou Rocket League, ces éditeurs — qui contrôlent intégralement leur circuit esportif — interdisent encore toute visibilité pour les sponsors liés aux jeux d'argent.
Sponsors gambling : l'Esport vs le Sport
Ce phénomène n'est pas sans rappeler ce que le sport traditionnel est déjà rempli de sponsoring par les casinos et sites de paris. En France, les opérateurs comme Betclic ou Winamax ont su s’imposer comme des partenaires stratégiques de plusieurs disciplines majeures :
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Basketball : Depuis 2021, la première division de basketball est officiellement nommée Betclic Élite, grâce à un contrat de sponsoring avec la Ligue Nationale de Basket (LNB).
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Rugby : Le Top 14 a également signé un partenariat avec Betclic, valorisant leur marque à travers les différents stades et compétitions de l’Hexagone.
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Volleyball : La Fédération Française de Volley (FFVolley) a bénéficié d’un soutien de Betclic à partir de 2019, favorisant le développement de la discipline.
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Football: En 2025, Winamax a associé son image à 6 clubs de Ligue 1 : Lens, le Stade de Reims le LOSC, le Stade Rennais, le Hac et le RC Strasbourg Alsace.
Ces exemples montrent que les marques du gambling s’implantent durablement dans le paysage sportif français, en s’intéressant à une variété de disciplines au-delà du seul football. Une stratégie qu’elles semblent maintenant transposer à l’univers de l’esport et du streaming.
Streaming : un canal idéal pour cibler les joueurs
La convergence entre les streameurs gaming et les plateformes de casino est loin d'être fortuite. Le public jeune, majoritairement composé de 18-35 ans, est aussi celui qui représente le cœur de cible des opérateurs de jeux d'argent. En s'associant à des créateurs de contenu influents, ces marques contournent les canaux traditionnels de publicité souvent restreints par la loi.
Alors que le paysage du streaming évolue, le contenu casino — longtemps marginalisé — semble amorcer un retour en force. Pour certains créateurs, il s’agit d’un moyen lucratif de diversifier leurs revenus, notamment en collaborant avec des plateformes mettant en avant les paris sportif eSport, souvent via des codes promotionnels intégrés aux lives.
Certaines plateformes comme Kick, qui revendique plus de liberté créative, ou Rumble, ont décidé d’accueillir sans restriction des streamers affichant des contenus de type "slots" ou casino. Cela ouvre un nouvel espace de visibilité pour les marques de jeux d’argent, tout en bousculant les standards imposés par Twitch.
Quelles réglementations pour l’avenir ?
Ce rapprochement entre esport et casinos en ligne soulève toutefois des questions déontologiques et légales. Le public jeune et influençable de l’esport inquiète les autorités, notamment en France où l’ARJEL (remplacée par l’ANJ) surveille de près la promotion des jeux d’argent.
Des voix s’élèvent déjà pour encadrer plus strictement la publicité de ces plateformes dans les contenus esportifs, afin de protéger les plus jeunes et d’éviter les dérives observées dans certains pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni.
Le marché de l’esport attire de plus en plus d’investisseurs, et les casinos en ligne comptent bien s’y faire une place de choix. S’inspirant des stratégies déployées dans le sport traditionnel, ils misent sur des partenariats avec les créateurs de contenu et les compétitions pour imposer leur image. Reste à savoir si l’encadrement législatif suivra et si la communauté acceptera ce virage commercial de plus en plus prononcé dans un univers jusqu’ici éloigné du gambling.
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