Mercredi 12 février 2025, un jugement marquant a été rendu au tribunal de Paris : trois hommes ont été condamnés à des peines de prison pour cyberharcèlement à l’encontre de la streameuse Ultia, figure emblématique de Twitch en France. Une décision judiciaire qui, au-delà de sanctionner des individus, envoie un signal fort dans un milieu où l’impunité des harceleurs demeure encore trop prégnante.
Un cyberharcèlement incessant depuis 2021
L’affaire remonte à septembre 2021, lors du ZEvent, un marathon caritatif sur Twitch. Ultia, de son vrai nom Carla G., avait alors publiquement critiqué un comportement sexiste de la part du créateur de contenu Inoxtag. Une prise de parole qui a déclenché un tsunami de haine en ligne, visant quotidiennement la streameuse, avec des menaces de mort, des insultes sexistes et des attaques personnelles incessantes.
Quatre ans plus tard, après un long combat judiciaire, trois des quatre prévenus ont été reconnus coupables et condamnés :
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Ismaël A. (23 ans) : 12 mois de prison, dont six mois fermes, pour menaces de mort, menace de viol et cyberharcèlement.
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Nathan F. (21 ans) : 12 mois de prison avec sursis pour menaces de mort et cyberharcèlement.
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Nazim H. (39 ans) : 10 mois de prison avec sursis pour injure sexiste et cyberharcèlement, assortis d’une obligation de soins.
Tous trois devront également suivre un stage de sensibilisation au cyberharcèlement et ont l’interdiction formelle d’entrer en contact avec Ultia. Le quatrième accusé, faute de preuves suffisantes, a été relaxé.
Une victoire judiciaire symbolique pour les victimes de harcèlement en ligne
Ultia s’est exprimée après l’annonce du verdict : « Je suis satisfaite, je pense que ça en valait la peine. C’est bien pour l’image que ça renvoie ‘en interne’, vis-à-vis de mes collègues ».
Son avocate, Nathalie Tomasini, a souligné l’importance du caractère exemplaire de cette décision judiciaire : « Aujourd’hui, le cyberharcèlement n’est pas considéré comme quelque chose de grave, je crois que cette peine ferme va servir d’exemple. »
En effet, ce procès met en lumière une réalité sombre du monde du streaming et des réseaux sociaux : un climat de haine quasi quotidien, souvent tourné vers les femmes, et entretenu par le laxisme des plateformes.
Une responsabilité partagée entre les plateformes et les pouvoirs publics
L’affaire d’Ultia illustre parfaitement la difficulté pour les victimes de cyberharcèlement d’obtenir justice. Malgré les signalements et les appels à l’action, les plateformes comme Twitch, Twitter et YouTube peinent à réguler ces comportements toxiques.
La condamnation des harceleurs d’Ultia marque un précédent juridique, mais elle doit surtout s’accompagner d’une prise de conscience générale : la haine en ligne ne peut rester impunie. Pour cela, les réseaux sociaux doivent renforcer leurs politiques de modération, et les pouvoirs publics doivent continuer à durcir les sanctions contre les cybercriminels.
En attendant, cette affaire rappelle à quel point il est essentiel de soutenir les créateurs de contenu victimes de harcèlement. Ultia, après des années de menaces et d’insultes, obtient enfin justice. Espérons que ce verdict soit le premier d’une longue série pour faire reculer l’impunité sur internet.
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