Sanction historique pour DVM : le club esport banni définitivement de la Ligue Française VALORANT

Le couperet est tombé. La structure esport DVM, dirigée par le streamer Medja, vient d’écoper d’une exclusion définitive de la VALORANT Ligue Challengers France (VCL). Une décision lourde de conséquences, prise suite à un incident jugé particulièrement grave par les organisateurs.

Les faits se sont déroulés ce mardi 8 avril 2025, lors du « Challenger Day » — un événement exceptionnel organisé aux Arènes d’Évry-Courcouronnes. Pour la première fois, la ligue française réunissait les huit équipes de son championnat sur scène, devant un public de 3 000 personnes. Une célébration de l’esport, rapidement ternie par des débordements.

C’est durant la rencontre très attendue entre Joblife et DVM que la situation a dégénéré. Alors que la tension montait déjà entre les deux formations rivales, des violences ont éclaté, provoquant l'intervention de la sécurité et une interruption temporaire du match.

Le Challenger Day, pensé comme un tournant festif et spectaculaire dans l’histoire de la VCL, restera finalement marqué par cet épisode noir.

DVM vs Joblife : des tensions qui ne date pas d'hier

D’un côté, Joblife, club esport fondé en 2021 par le streamer JL Tomy, une structure qui incarne parfaitement l’image et les valeurs de son créateur. Après une ascension remarquée, le club a intégré la Ligue VALORANT Challengers France début 2023, marquant son entrée dans le circuit professionnel.

De l’autre, DVM, une équipe plus jeune, née en 2024 sous l’impulsion du streamer Twitch Medja. Si les deux clubs partagent un ADN communautaire très fort, les tensions entre leurs figures de proue ne datent pas d’hier.

En effet, l’animosité entre JL Tomy et Medja remonte à l’époque de GTA RP, lorsqu’ils évoluaient sur le même serveur en live. Entre rivalités d’égo, clashs publics et petites piques à peine voilées, les frictions ont rapidement gagné leurs communautés respectives, qui ont embrassé cette opposition comme un véritable feuilleton en ligne. Résultat : une guerre de clans virtuelle qui dure maintenant depuis plus de trois ans.

À cela s’ajoute une autre tension en coulisses : Harrison Manzala, footballeur et proche de Medja, entretiendrait un différend personnel de longue date avec Fake, l’un des amis les plus proches de JL Tomy. Un conflit supplémentaire qui ne fait qu’envenimer les relations entre les deux camps.

Violences, Bagarres entre les supporters des deux équipes

C'est sans doute une première dont l'esport se serait bien passé. Habituellement disputé en ligne, le Championnat de France de Valorant posait ce mardi soir ses valises aux Arènes d'Évry-Courcouronnes, pour le Challengers Day. Au programme, quatre matches... mais celui qui devait opposer DVM à Joblife n'a pas pu avoir lieu. Juste avant l'entrée des joueurs, des violences ont éclaté dans les gradins de l'enceinte.

Après des échanges verbaux injurieux entre fans des deux équipes, des coups ont été portés, à l'initiative des supporters de DVM selon plusieurs témoins présents sur place, par des individus parfois masqués, cagoulés, plongeant ainsi la salle dans le chaos jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre. 

Dès les premières heures suivant les incidents, les réseaux sociaux se sont enflammés. Plusieurs témoignages non vérifiés font état de supporters de DVM qui auraient pénétré dans la salle cagoulés, armés de poings américains et de bombes lacrymogènes.

Des violences auraient notamment visé le streamer Fake, figure bien connue de la scène et proche du club JL Esport. Certains messages évoquent également des supporters gazés dans les tribunes, un acte attribué aux ultras de DVM, selon ces mêmes sources.

Récap.

DVM n’ont rien a faire dans l’esport. https://t.co/87VcQmiVqK pic.twitter.com/3CruvfOFrT

— Junior 📀​​#TODOBEW (@JuniorLeJ_) April 8, 2025

La réaction rapide de la ligue façe à ces violences le jour des faits

Un peu plus tard dans la soirée, les responsables de la ligue ont réagi à leur tour via le compte X (ex-Twitter) officiel du Championnat :

« Suite aux événements regrettables survenus lors du Challengers Day, et en raison d'un comportement inacceptable, nous avons pris la décision d'exclure le groupe de supporters de DVM de la salle et de ne pas jouer le match opposant Joblife à DVM, afin de préserver l'intérêt des joueurs et du public. La situation fait actuellement l'objet d'une enquête, et l'organisation de la ligue étudie d'éventuelles sanctions additionnelles. »

Violences entre DVM vs Joblife : Que s'est-il vraiment passé ?

Selon nos informations, plusieurs accusations initialement portées contre le club DVM se sont révélées infondées. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé peu après l’incident, aucun poing américain ni gaz lacrymogène artisanal n’a été retrouvé sur les supporters du club. Les forces de l’ordre, qui ont procédé à des fouilles systématiques à la sortie de la salle, n’ont rien découvert de compromettant.

Cependant, daprès Samuel Benitah, l'un des co-fondateur de Joblife, dira dan un tweet : 

« Concernant le poing américain, nous (le staff) n’avons jamais fait état de ça. Par contre, des personnes étaient équipé de gant de moto avec coques renforcé + d’autres cagoule dans l’enceinte des arènes. Pourquoi faire ? Dans une compétition esport je vous le rappel. »

Concernant les gaz lacrymogènes utilisés pendant les heurts, il s’agissait en réalité d’une intervention de la sécurité du site, qui a employé ces moyens pour disperser les groupes de supporters des deux camps lorsque la situation a commencé à dégénérer.

Cependant, les violences survenues dans les tribunes ne sont pas niées. Plusieurs vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent clairement des scènes de tension.

[THREAD]

PREMIER ÉVENT IRL DE DVM : pic.twitter.com/j48PhYqYD9

— SoutSout 👑 (@SoutSouut) April 8, 2025

On y voit notamment un supporter avec le t-shirt arraché, visiblement pris à partie, ainsi qu’une séquence où Harrison Manzala, présent dans le parcage des supporters Joblife— frappe le téléphone d’un supporter et semble chercher l’intimidation en s’approchant de plusieurs autres.

VOILA la vidéo qui résume parfaitement la situation de Manzala MAIS ASKIP c'est un je cite j'ouvre les guillemet " reflex humain ", venir DANS le parcage JL pour crier " JL on t'encule " en plus de te collé a un supporter pour lui crier dessus EN PLUS de cassé un tel. pic.twitter.com/GKSwHMo8jH

— JLMathieu 🫀 (@MathieuCMoii) April 8, 2025

Une sanction exemplaire pour DVM

Dès le lendemain des incidents, le 9 avril 2025, la Ligue Française VALORANT, organisée par Webedia en collaboration avec Riot Games, a pris la parole publiquement. Dans un communiqué officiel, la direction de la VCL a annoncé l’exclusion immédiate de DVM pour le reste du deuxième split du championnat.

« Considérant les incidents survenus lors du Challengers Day du 8 avril et l'implication de DVM, nous avons décidé d'exclure la structure de la suite du segment 2 de la challengers League France.

Nous poursuivons notre examen de la situation et prendrons tout mesure appropriée supplémentaire si nécessaire. »

Une décision ferme, motivée selon le communiqué par "des comportements incompatibles avec les valeurs de l’esport et du fair-play", sans toutefois entrer dans les détails des sanctions individuelles ou des potentielles enquêtes complémentaires.

De plus, Bertrand Amar (directeur du pôle esport chez Webedia) a pris la parole en revenant sur les incidents et les décision prises par les organisateurs : 

« On a pris une décision, on a constaté évidemment des phénomènes de violence, on a constaté également qui était impliqué dans ces mouvements, au moins une personne rattaché à l'organisation (DVM).  [...] d'autres problèmes, comme le fait q'un clip a été tourné sans notre autorisation, sur notre évènement, sans même l'autorisation de la ville.

Parallèlement à ca, on a mené une enquête, entendu des temoins, entendu les responsables des équipes, constasté des vidéos qui remontaient des réseaux sociaux, et la décision a été prise en accord avec Riot Games, co-organisateur de la compétition, de mettre un terme à la participation de cette équipe, à minima pour le split en cours. »

🎙️ @bertrand_amar : « Il faut faire en sorte qu'il n'y ait que des personnes qui adhèrent aux valeurs de l'esport dans l'ecosystème »

Le head of esports de Webedia revient sur les incidents d'hier lors du Challengers Day, et les décisions prises par les organisateurs. pic.twitter.com/I3SqBYEiCw

— Nexxus (@NexxusEsports) April 9, 2025

Medja prend la parole et minimise les faits

Suite aux débordements survenus lors du Challenger Day, Medja, figure de DVM, s’est exprimé en direct sur sa chaîne Twitch. Selon lui, les événements ont été largement "surdramatisés" par rapport à la réalité. Il affirme qu’à part un téléphone cassé, il n’y aurait eu aucun incident majeur.

Le streamer explique également qu’il avait informé les organisateurs du tournage d’un clip sur place, mais qu’un malentendu aurait provoqué une mauvaise interprétation de ses intentions. Malgré cette tentative de clarification, Medja reconnaît avoir fait venir ses propres vigiles, cagoulés, pour "éviter les débordements" – un choix qui soulève de nombreuses questions, notamment sur la coordination avec les équipes de sécurité officielles de l’événement.

" Il y a eu un acharnement de fou, au final tout est démenti, je veux juste qu'on lave notre nom. On subit une injustice. "
Medja

DVM : Exclusion définitive de la VALORANT Ligue Challengers France

Une semaine après les faits, les organisateurs de la ligue Challengers France ont décidé d'exclure l'équipe DVM définitivement. Une décision fait suite à une série de préoccupations concernant l'organisation DVM à maintenir les normes et valeurs professionnelles qu'attendent tous les participants à la ligue et les fans. 

Le communiqué dit notamment que malgré de multiples communications et opportunités de s'aligner sur nos attentes, DVM a continué de montrer un comportement qui ne reflète pas la responsabilité et la conduite requises des équipes dans notre ligue.

Cepdendant, ils clarifient en disant que l'exclusion de DVM n'affecte pas les joueurs qui restent éligibles et autorisés à participer à leurs prochains matchs, soit en tant qu'équipe indépendante, soit en tant que membre d'une nouvelle équipe.